top of page
Rechercher

Ultra Trail du Puy Mary Aurillac - 110km et 5800mD+

  • Photo du rédacteur: Kevin Jan
    Kevin Jan
  • 22 juin 2023
  • 8 min de lecture



Juin 2023, 4 mois après “Le Dernier Homme Debout”, il était temps de remettre le pied à l’étrier en épinglant un dossard. Ca sera donc dans le Cantal, sur le format 110km et 5800mD+ de l’UTPMA. Un événement qui fête sa 10ème édition et qui propose un parcours plutôt réputé par la beauté de ses sentiers.


La Préparation


Nous nous étions donc quittés fin février après une épreuve de 150km en 20h. S’en est suivi 2 semaines de récupération relative.

Nous sommes alors mi-mars, le 110 km de l’UTPMA, prochain objectif est dans 3 mois.


J’ai choisi de décomposer ma préparation comme ceci :


  • Cinq semaines pour bosser le physio en mettant l’accent sur des séances axées plutôt vitesse. Avec pour valider tout ça un 10km en 32’58” à Saint-Sébastien et une victoire sur le 24km du Trail du Vignoble Nantais.


  • Deux semaines de transition forcée suite à une petite inflammation au-dessus de la malléole. Merci le Marathon de Nantes en Pacer pour le Padre et au revoir le Festitrail !


  • Cinq semaines de préparation spécifique en mettant l’accent sur le dénivelé avec : le stage montagne de CAP Endurance à 6 semaines de l’objectif et un bloc dénivelé sur Nantes à 3,5 semaines ! Pour un total de 90 heures passées dehors sur ces 5 semaines. La Passion !!


L’avant-Course


Nous sommes donc enfin le 16 juin, la préparation est bouclée et l’heure est venue de valoriser toutes ses heures passées dehors. Nous partons à 9 passionnés en direction du Cantal dans le but de faire le plein de bons moments de partage autour du sport le plus stylé de la planète !


Vendredi soir, Aurillac, il est 23h00, le départ est prévu à minuit et nous sommes, avec Mika, déjà assis dans le SAS de départ. Les autres copains étant alignés sur les formats un peu plus courts. Je suis un peu stressé pour une fois. Peut-être le fait d’avoir des ambitions un peu plus élevées chaque année… En tout cas, j'ai briefé mon staff technique international composé de mon père et de mon frère, ils sont prêts à me rejoindre à 1h30 du matin sur le premier ravitaillement afin de me bichonner durant une quinzaine d’heures !


La Course


KM0 à KM17

00h01 - Une tape de courage avec Mika et le départ est donné, frontales vissées sur la tête, nous traversons les rues d’Aurillac remplies de supporters, et partons pour la 10ème édition de l’UTPMA sous un magnifique feu d’artifice. Les frissons sont bien présents ! Le premier kilomètre défile et nous attaquons directement en montée, je suis avec la tête de course, le rythme est plutôt tranquille. Je déroule la foulée et fait les 5 premiers kilomètres en 2ème position derrière Aurélien Collet qui disparaît progressivement. Au bout de 8km je me rends compte que ma frontale déconne, je suis obligé de m’arrêter pour changer les piles… En repartant j’accroche un petit groupe de 5 coureurs, dont Patrick Bringer, une référence au palmarès bien étoffé. Je décide de m’accrocher à ce groupe le plus longtemps possible. Je trouve le rythme plutôt soutenu, ça court quasiment dans toutes les bosses mais je m’y risque. Nous arrivons au 1er ravitaillement où m’attendent mes 2 compagnons de route. Ravitaillement express : 20 secondes et ça repart.


KM17 à KM33

1h31 - Je suis en 12ème position, concentré sur le fait de m’alimenter le plus régulièrement possible à raison d’une soixantaine de grammes de glucides par heure. A base de compotes, gels et boisson d’effort. Notre petit groupe de 5 coureurs se reforme et nous repartons sur le même rythme. Au kilomètre 27, première grosse ascension droite dans le pentu. Patrick Bringer et un autre coureur s'échappent du groupe en imprimant un gros tempo. Les deux autres coureurs montent un peu moins vite que moi si bien que je me retrouve tout seul pour la première fois de la course. L’intensité est toujours assez élevée, il fait nuit mais il n’y a pas un brin de fraîcheur sur les sommets. Au sommet de l’Elancèze, le frangin m'attend, je suis content de le voir. On effectue la descente vers le 2ème ravitaillement ensemble, on tape la discute c’est pas désagréable après 3 heures d’effort. Je suis surpris de doubler Aurélien Collet qui n’est pas au mieux et qui a envie de vomir. Petit moment d’euphorie pour ma part !


KM33 à KM53

3h41 - Après un ravitaillement d’à peine 1 minute c’est reparti ! J’ai pris soin de refaire les stocks de gels et de compotes en vue du prochain morceau attendu. Nous partons pour presque 3h d’effort avec un point d’orgue l'ascension du Plomb du Cantal culminant à 1855 mètres. Je reprends mon rythme galvanisé par le fait de voir les gars au ravito. Très rapidement je reviens sur un coureur que je reconnais, c’est Robin, il a été présenté comme l’un des favoris de la course au départ, après sa 3ème place en 2022 sur le Trail du Bourbon à la Réunion…! Il me dit qu’on est parti vite, je fais une petite heure avec lui puis il me décrochera dans la montée du Plomb du Cantal. Il terminera la course à la 3ème place. Kilomètre 43, voici donc cette ascension qui commence, l’usage des bâtons est interdit sur cette zone, et je subis mon premier vrai coup de moins bien. Le jour se lève timidement, à l’image de ma progression dans la pente… 2 frontales se rapprochent rapidement, si bien que je perds 2 places avant l’arrivée au sommet. A l’approche de ce sommet justement, j’aperçois mon frère et mon père qui se sont offert l’ascension par l’autre versant avec le levé du soleil. Je suis toujours aussi content de les voir, j’entame la descente vers la station du Lioran avec mon frère alors que mon père mettra 5h pour redescendre afin de gêner le plus possible mes poursuivants… forcément !

Nous faisons une belle descente, il fait jour pour de bon, j’enlève la frontale et m’assoit au ravito pour la première fois après 6h25 de course.



KM53 à KM64

6h25 - Je prends 2 min pour refaire le plein et boire un maximum de Saint-Yorre. Robin, le coureur de la réunion est là et je repars quelques secondes après lui en 11ème position. Au programme de cette portion, l'ascension du Puy Mary. Avant ça une longue portion de monotrace à flanc de montagne où je me rends compte qu’il n’y a personne dans les 10 minutes derrière moi… Tant mieux ! Après cette longue portion où je m’efforce de relancer comme je peux, nous arrivons au pied de la montée finale vers le sommet. Nous passons la mi-course, je suis dans un état d’esprit plutôt positif, le 1er coup de moins bien est derrière moi et j’arrive toujours à m’alimenter régulièrement. L'ascension finale de Puy Mary est pour le soleil l’occasion de me montrer qu’il est bel et bien au rendez-vous. Il est 8h15 mais il fait déjà chaud ! La vue est magnifique de là-haut. Je bascule en direction du ravitaillement et aperçois mon père avec Mika. Mika a dû bâcher sa course un peu plus tôt que prévu et vient donc étoffer mon Staff International ! C’est bien, mon père et mon frère ont plus tendance à me calmer mais Mika se prend un peu plus au jeu de la compétition !


KM64 à KM73

8h19 - On y’est, ça commence à être difficile physiquement. Le combo de la fatigue avec la chaleur ne laisse pas indemne mais je ne suis pas le seul dans ce cas. Je suis passé 8ème sans doubler personne, ce qui veut dire que 3 coureurs ont mis le clignotant. Au Km 70, dans une longue descente de 800mD-, je reprends Alexandre Champod et passe en 7ème position. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette portion, le mode robot est activé ! J’avance le plus rapidement possible, je bois, je mange et je bois…!



KM73 à KM88

9h36 - Comme sur les précédents, je traverse le ravitaillement en courant sans m’arrêter et vais rejoindre les gars dans la zone d’assistance pour refaire les stocks et surtout le plein de bonnes ondes. Je bois un demi-litre de coca, une poignée de pâte de fruit et repart après 2 ou 3 minutes d’arrêt pour ce qui va être la portion la plus difficile de la course mais aussi la dernière grosse difficulté. Je me retrouve de suite coller dans la montée qui suit. Une grimpette d’environ 700mD+ en plein soleil, sans l’ombre d’un km/h de vent… Le mode Robot à basculé sur le mode Zombie, j’essaye de garder le rythme et trempe ma tête dans l’eau dès que possible mais c’est un peu la merde ! Alors que je vois le bout de cette infernale montée, je suis surpris par un coureur sortant de nul part derrière moi. Alors que je venais de prendre soin de contourner un troupeau de vaches dont les cornes ne m'inspiraient pas confiance. J'aperçois derrière moi les vaches qui, dans un élan de panique, courent dans tous les sens pour éviter Aurélien Collet qui remonte la pente comme un sanglier. Je l’avais laissé pour abandon au KM33, le voila qui s’est refait et entame sa remontada, comme quoi dans l’ultra rien n’est jamais joué à l’avance. Il finira en 5ème position 28 minutes devant moi !

La fusée Collet passée, je me retrouve à nouveau seul à traîner ma misère. Des points d’eau ont été ajoutés et j’en profite pour refroidir la machine à chaque fois.

Au kilomètre 82, alors que nous entamons la longue descente, je suis rejoint par mon frère avec qui j’effectuerais les 6 kilomètres restant jusqu’au ravitaillement. Après quelques minutes de souffrance dans cette descente, les sensations reviennent et une euphorie me gagne progressivement. Je sais que ce n’est pas la fin mais il ne reste qu’une grosse vingtaine de kilomètres plutôt roulants pour finir ! Nous arrivons donc vers le village de Lascelles en passant au fond des magnifiques Gorges de la Jordanne. Malgré la fatigue, c'est un super moment avec le frangin.


KM88 à KM100

11h57 - La grosse portion est derrière moi et même si physiquement ça devient dur, mentalement je refais surface. Les gars m’attendent comme d’habitude, les flasques sont prêtes j’ai juste à m’occuper de boire et manger le plus possible. Je tape dans le paquet de Dragibus et repart boosté par les gars pour 12 bornes assez roulantes. Nous enchaînons les longues portions de faux plats descendant et montant dans la chaleur de la vallée. J’arrive à maintenir environ du 7’/km et je mets la tête sous chaque fontaine que je croise. A 2km du dernier ravitaillement je double le copain Adrien qui est en pleine déshydratation sur le 50km. Sa course est finie, il sera arrêté par le médecin.



KM100 à KM110

13h30 - Dernier ravitaillement, malgré les 10 km restants je ne suis pas encore soulagé que ce soit la fin. Mika me dit de ne pas perdre de temps pour essayer de faire le meilleur chrono et mon frère me dit que le 8ème derrière moi est parti 15’ après moi du ravitaillement et que je peux finir peinard. Je gobe mes 2 derniers gels et me lève pour repartir. Je n’ai même pas le temps de sortir du ravito que le 8ème débarque à son tour. Il m’a repris 15’ en 12 bornes le salaud !!

Je repars pied au plancher dans la dernière bosse de 200mD+ pour ne lui laisser aucun espoir de revenir ! En haut, 3 bénévoles indiquent 8 kilomètres de faux plats descendant pour rejoindre Aurillac. L’euphorie me gagne et je prends plaisir à dérouler un peu la foulée. Après 45 minutes durant lesquelles je ne sens plus trop mes jambes, le padre m'attend à l’entrée d’Aurillac et j’effectue le dernier kilomètre avec lui. Comme d’habitude l’émotion est forte, les terrasses de bars sont pleines et le reste de la team est présent près de l’arche d’arrivée. Je passe la ligne d’arrivée en 14h39 à la 7ème place, presque autant cramé que mon père, mon frère et Mika !


Merci aux 3 Mousquetaires d’avoir pris soin de moi sur chaque ravitaillement. On ne mesure pas l’importance d’être accompagné sur ce format d’épreuve. Que ce soit d’un point de vue logistique avec un gain de temps considérable sur les ravitaillements mais aussi et principalement sur le plan mental. Le fait de retrouver des proches à chaque point de passage fait un bien fou. C’est aussi l’occasion, à chaque fois, d’un moment de partage qui restera quelques années !


Place à l’Ultra Trail du Mont-Blanc le 1er Septembre prochain !




 
 
 

Comments


Post: Blog2_Post
  • Facebook
  • Instagram

©2021 par Endurance Concept

bottom of page